L’Ego

L’ego, en psychologie, c’est le « Moi ». C’est pourquoi il prend énormément de place dans notre vie. Car il est très courant de s’identifier à lui. Ce qui, pourtant, n’est qu’une illusion. Voyons dans cet article comment bien faire la part des choses afin d’être réellement et profondément qui nous sommes.

L’ego est le siège de la conscience. Il nous permet par exemple d’appréhender le fait que nous sommes des êtres individuels, « séparés » les uns des autres. Il peut aussi être vu comme le parent qui satisfait les besoins de son enfant, qu’ils soient physiques, psychiques ou encore de protection par exemple. On peut d’ailleurs considérer que c’est lui qui permet à l’être de survivre et de s’insérer dans le monde environnant.

Pour André Comte-Sponville, l’ego « est moins ce que je suis que ce que je crois être, moins le je que le me (par exemple quand on dit « je me connais », « je me sens triste »…). L’ego pourrait ainsi être assimilé à la personnalité de chacun, à nos traits de caractère. Car il est surtout la somme de nos expériences, plus précisément de la réaction à ces expériences. Notre ego est un savant mélange de toutes nos émotions, émotions auxquelles nous nous identifions. Et qui créent au final notre réalité. Il est la représentation que nous avons de nous-même.

L’ego, cette fausse réalité

Ainsi, notre ego montre de nous cette fausse réalité de nous-même, cette multitude de réactions émotionnelles enchaînées année après année. Mais il s’agit bien là d’une fausse réalité. Car c’est bien lui qui nous fait « croire » que nous sommes en danger. Il nous pousse aussi à penser que nous sommes la colère ou le doute que nous ressentons. C’est lui encore qui réagit à ce qui se passe dans notre vie.

C’est pourquoi, si nous souhaitons nous détacher de l’ego, il nous faut nous débarrasser de nos réactions et de nos contingences émotionnelles, d’éviter de réagir aux jugements des autres. Et il nous est nécessaire d’accepter pleinement ce que nous vivons : les situations, les circonstances de nos vies. Alors, nous nous ouvrons pleinement à tout se qui se présente à nous et pouvons avancer sereinement sur notre chemin de vie.

Car un ego trop présent, qui prend toute la place de l’Être, va le diriger. La personne fera alors tous ses choix de vie en fonction de lui, donc en fonction de ses réactions émotionnelles. Elle n’agira pas mais ne fera que réagir. Elle ne créera pas sa vie, elle subira ses émotions et ses réactions à ce que la Vie lui propose d’expérimenter. Car l’ego a tendance à se placer au centre de « son » Monde, sans conscience particulière de faire partie d’un grand Tout.

Mental et ego

De plus, l’ego est renforcé par le Mental, ce mécanisme qui fait identifier la personne à ses propres pensées. Ainsi, le mental va « envoyer » les pensées qui vont nourrir l’ego : c’est bien, c’est mal, j’aime, je n’aime pas, etc….. Et c’est ce duo de choc qui amène bien souvent à perdre confiance en soi. Notre ego va réagir naturellement aux événements et le Mental va « ajouter une couche » d’explications nourrissantes à ces émotions. Il sera alors difficile de sortir de la réaction et de l’analyse simplistes.

Alors que l’idée est de se débarrasser des jugements (surtout trop hâtifs) et de ses réflexes de défense pour pouvoir avancer en conscience. Et d’accéder à la vraie liberté : celle de l’Être.

Mais il n’est pas possible de se soustraire complètement à ce duo « mental-ego » car il fait partie intégrante de notre être matériel, de chair. Alors, il est plus judicieux d’être conscient de tous ses stratagèmes, de l’observer sans jugement, de bien connaitre les risques de son mode de fonctionnement. Et de s’en détacher le plus possible, en conscience. La méditation est à ce propos un excellent outil ! Car plus le mental sera apaisé, moins il viendra nourrir l’ego. Alors les événements auront moins de prise sur l’ego…

Et l’âme ?

Mais alors qu’en est-il de l’âme ? Car finalement, c’est un trio et non un duo qui se compose. Car l’âme a besoin de l’ego et du mental pour pouvoir vivre ses expériences prévues dans la matière. Disons pour simplifier grossièrement que l’âme est la tête et l’ego les jambes… C’est aussi l’ego qui permet à l’âme de vivre dans la matière en faisant preuve de « bon sens », car c’est l’ego qui connait les règles du jeu de la vie incarnée. Mais c’est l’âme qui permet à l’ego de ne pas être une simple coquille vide de sens. Sans l’âme, l’ego ne serait qu’un automate.

C’est pourquoi tout notre chemin de vie nous demande de trouver le juste équilibre entre ces différents éléments. Car chacun a besoin et se nourrit de l’autre. Un ego trop présent ne verra qu’une réalité tronquée de l’expérience de vie. Une âme qui cherche à faire cavalier seul ne pourra pas évoluer correctement dans l’expérience terrestre. Alors, avançons en conscience sur notre chemin, profondément alignés entre ici et là-haut.