La nuit noire de l’âme, c’est ce qu’on pourrait appeler une dépression spirituelle, mystique, une dépression de l’âme. Nous pouvons tous en vivre une ? voire deux le temps de notre incarnation. Voyons ce que c’est de plus près, quoi en comprendre et comment la traverser.
Un éveil spirituel uniquement mental
La Nuit noire de l’âme arrive bien souvent après une sensation d’éveil spirituel. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous éveiller, à découvrir cet Univers de la spiritualité et à nous y engouffrer corps et âme. Mais, bien souvent, cet engouement est principalement mental. Il nous permet parfois aussi de fuir notre propre vérité et qui nous sommes réellement, un quotidien qui ne nous convient pas, mais que nous ne sommes pour autant pas prêts à changer. Nous passons alors par une phase de découverte, puis de « béatitude », avec cette sensation « d’avoir tout compris ».
Mais, si cette démarche reste mentale et n’est pas faite en conscience, il peut y avoir un retour de bâton. Nous construisons notre vie sur ces nouvelles croyances, nous avons la sensation que tout va bien, nous nous sentons légers et épanouis. Mais, alors que tout semble aller pour le mieux, soudain, tout s’écroule autour de nous ! Les épreuves pleuvent et s’enchaînent. Nous pouvons perdre notre travail, nous séparer, tomber malade, etc…. Et c’est à n’y rien comprendre, puisque nous, êtres spirituels, sommes dans une ligne de conduite qui semble irréprochable !
Traverser ses peurs profondes
Oui mais…Dans notre course à l’éveil nous avons bien souvent oublier un élément des plus importants : nos peurs. car pour être réellement un être conscient, il nous faut traverser nos peurs les plus profondes. Tant que nous ne sommes pas conscients de nos peurs, et tant que nous ne les dépassons pas, notre processus d’éveil reste « mental » car ne s’effectue pas dans notre corps. Hors, c’est aussi par le corps que se fait notre éveil. Nous restons alors en surface, nous évitons nos peurs, faisons les autruches, et finalement, malgré toutes ces nouvelles « connaissances », nous ne savons pas qui nous sommes vraiment. Car c’est en dépassant nos peurs les plus profondes que nous découvrons qui nous sommes.
Alors, la Vie va nous permettre de voir ces peurs, de les expérimenter, de les toucher, de les ressentir et nous lance le défi de les dépasser. Là, démarre réellement notre éveil (en même temps que cette nuit noire de l’âme) : dans notre capacité à réagir face à ces épreuves. Il existait même dans certaines civilisations des rites de passages obligatoires pour « provoquer » cette nuit noire de l’âme : un isolement total dans le noir, par exemple, pour que la personne soit confrontée à ses peurs les plus profondes. La sensation de dépassement de soi étant en ce sens, un élément déclencheur de l’éveil. Une fois cette nuit noire de l’âme traversée, il n’est alors plus possible de se mentir. Nous savons profondément qui nous sommes et ce qui nous « touche » réellement.
Aller vers notre essentiel
La nuit noire de l’âme nous pousse à aller vers notre essentiel, sans que le mental n’intervienne. Nous perdons nos repères, nos cadres habituels, nos normes et nos croyances. Tout est renversé et devient obsolète. Alors, nous pouvons réellement voir qui nous sommes, profondément, sans influence mentale ou extérieure à nous.
Les remises en question sont nombreuses durant une nuit noire de l’âme. Nous allons en effet nous questionner sur notre travail, nos relations, etc. Nous nous interrogeons aussi sur nos croyances spirituelles, et pouvons même les remettre en question. Nous allons en fait opérer une rupture de nos anciens schémas cellulaires pour aller vers un état d’être plus lumineux, dépouillé du superflu. Nous nous découvrons et réapprenons à nous aimer différemment.
Vivre une nuit noire de l’âme est douloureux. D’autant plus que notre corps peut « lâcher ». Les impressions de perte sont nombreuses. On peut d’ailleurs assimiler la nuit noire de l’âme au processus de deuil. Il faut du temps et plusieurs étapes de conscientisation pour réussir à dépasser cette épreuve.
Comment la traverser ?
Il n’y a qu’une seule chose à faire pour réussir à traverser une nuit noire de l’âme : lâcher prise, être dans l’acceptation. Juste pour rappel, l’acceptation est la dernière étape du deuil… Ce qui suppose que le processus est long à vivre. Lâcher prise sur ce qui nous arrive, lâcher prise sur les anciens schémas de fonctionnement sur lesquels nous nous étions construits, lâcher prise sur le fait que nous n’avons aucun contrôle sur ce qui se passe.
Le lâcher prise va permettre que nos peurs se dissipent jusqu’à disparaître et que notre mental s’apaise. Alors, la libération est possible. Nous pouvons alors reprendre le cours de notre vie, dépouiller de nos chaines et de ce qui nous empêchait de nous élever. Nous sommes enfin nous-mêmes !
Et après ?
Une fois cette épreuve derrière nous, nous sommes alors en conscience. De qui nous sommes, de ce qui est réellement « bon » ou « mauvais » pour nous, profondément. Nous ne nous basons plus sur des considérations mentales ou sociétales, nos croyances se sont envolées. Alors, nous pouvons être nous, tout simplement.
Nous restons en général proches de notre spiritualité « d’avant », mais en étant conscient de ce qui résonne pour nous ou non. Nous n’avons plus besoin de dogmes ou d’idées toutes faites et qui appartiennent aux autres. Nous « savons » au fond de nous.
Il y a aussi un point très positif au fait d’avoir déjà traversé une nuit noire de l’âme : si toutefois nous revivons des passages difficiles et des remises en question, nous réagissons beaucoup plus vite, nous remontons la pente plus rapidement. Car nous connaissons nos ressources pour les avoir déjà expérimentées.