Le lâcher-prise

Lâcher prise, c’est réussir à comprendre que nous ne pouvons pas avoir le contrôle sur tout ce que nous vivons. C’est accepter que parfois, la Vie sait mieux que nous ce qui est bon pour notre évolution. Vivre un réel et profond lâcher-prise c’est se permettre d’avancer léger sur son chemin d’évolution, loin des tergiversations du mental. Mais encore faut-il y arriver !

Qu’est-ce que le lâcher-prise ?

Si on regarde dans le dictionnaire la définition du lâcher-prise, voici ce que l’on trouve : le lâcher-prise est un « Moyen de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise. » C’est donc bien de notre désir de maîtrise qu’il s’agit. Cette envie permanente de contrôle, de « gestion » de nos vies. Il est vrai que notre société nous fait croire que nous pouvons tout contrôler : l’arrivée d’un bébé grâce à la pilule, une carrière assurée grâce à de « bons » diplômes, une « belle vie » grâce à un gros salaire, etc…

Mais ce que nous oublions bien souvent au passage c’est que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Elle nous confronte parfois à des épreuves à traverser. Et c’est quand nous nous retrouvons face à une épreuve que notre capacité de contrôle se disloque en multiple morceaux. En effet, quel contrôle pouvons-nous exercer si notre compagnon de vie décide de nous quitter, si la maladie s’installe insidieusement dans notre vie, ou si, une fois la pilule arrêtée, l’enfant ne vient « comme prévu » ?

Nous oublions bien souvent que nous ne vivons pas seuls dans notre bulle : il y a tous les autres autour de nous qui ont eux aussi leurs propres chemins et qui prennent leurs propres décisions, décisions qui parfois peuvent nous impacter. Il y a la « nature » qui sait si bien reprendre ses droits. Et puis il y a la Vie qui nous demande d’évoluer, d’avancer toujours et encore. Et pour nous y aider, elle met sur notre route des situations, des gens qui vont nous rappeler que chercher à tout contrôler est vain….

La peur de l’inconnu

Mais voilà, lâcher prise nous met face à nos peurs. Peur de l’inconnu tout d’abord. En effet, nous avons jusque là tout « bordé », notre route était toute tracée, nous « savions » où nous allions. Et soudain, ce caillou dans la chaussure nous demande de sortir des sentiers battus, de trouver une autre route possible pour continuer à avancer. Nous pouvons alors avoir la sensation d’avancer en aveugle, sans savoir où nous allons. Alors, la peur de l’inconnu vient nous titiller et amènera avec elle son lot d’inquiétude et de stress.

Alors qu’il nous semble tellement confortable de rester dans une zone, un espace bien connu, dont nous connaissons les limites, les « bords ». Bien au chaud dans ce petit espace réduit, nous ne ressentons pas de peur. Nous savons qu’ici il ne peut rien nous arriver, puisque nous connaissons cet espace par cœur.

Mais si l’on regarde de plus près, est-elle si confortable cette zone ? Ne serait-ce pas une illusion ? Car au-delà de cette sensation de « rassurance », que nous apporte-t-elle ? Ne nous limiterait-elle pas au contraire ? Car c’est en avançant vers l’inconnu que nous pouvons ouvrir de nouvelles portes, c’est en sortant des sentiers battus que nous allons pouvoir nous dépasser et évoluer d’autant plus.

Abandonner ce qui nous fait souffrir

Cette difficulté à lâcher prise nous entrave bien plus qu’on ne l’imagine. En effet, si on observe cette fameuse zone de confort, on se rend bien vite compte qu’elle est aussi totalement liée à tout un tas de choses qui nous font souffrir.

Prenons un exemple : une jeune femme tiraillée entre son désir de grossesse et la potentielle promotion que son patron lui fait miroiter depuis des mois. Que se passe-t-il à l’intérieur d’elle ? Un vrai monologue incessant : « j’aimerais tellement ce poste, mais si j’ai un bébé maintenant, cela va tout remettre en question car j’aurai d’autres priorités….. Bon, je vais quand même arrêter la pilule… Mais pourquoi ça ne vient pas ? Pourquoi je n’arrive pas à tomber enceinte ? Bon en même temps ça ne serait pas le moment idéal. Parce que si jamais mon patron s’en rend compte, il va me mettre au placard ! Et il faudra que je trouve du travail ailleurs ! Mais qui voudra m’embaucher ?! Etc….. »

Que se passe-t-il au final ? Cette jeune femme imagine tout un tas d’hypothèses, de scenarii divers et variés. Et elle s’empêche peut-être plusieurs choses : par exemple de chercher activement un autre emploi dans lequel elle serait promue directement (peut-être a-t-elle peur de changer d’environnement de travail ? Ce qui revient à la peur de l’inconnu). De laisser faire la nature et d’accepter que ce bébé arrivera quand lui aussi l’aura décidé. Et pas quand ses parents jugeront que c’est le bon moment (encore moins l’employeur de cette jeune femme). Et au final, son stress va « bloquer » le processus de fécondation….Bref, son envie de bébé passera à la trappe à cause de sa peur de l’inconnu !

Accueillir les situations et y faire face

Lâcher prise nous demande aussi d’accueillir les situations et d’y faire face. En effet, parfois la Vie nous envoie des épreuves. A nous de simplement les accueillir. Ce n’est pas être fataliste ou cautionner tout ce qui nous arrive mais accueillir ces évènements comme étant une réalité, comme faisant partie de notre vie. Et de « faire avec », de comprendre ce que tout ceci vient nous raconter, nous demander comme travail sur nous aussi, de trouver les solutions pour avancer malgré tout.

Réussir à lâcher prise c’est accueillir et accepter sereinement les situations, c’est comprendre, libérer et transformer toutes ces peurs, des angoisses qui nous empêchent de sortir de nos murs sclérosants. Ce n’est pas contrôler sa vie mais en devenir l’acteur ou l’actrice. C’est décider que la peur ne sera plus la raison de nos choix. Je crois qu’en fait réussir à lâcher prise, c’est grandir et comprendre que l’on est responsable (et pas coupable) de son existence. Et de s’en réjouir !